mardi 28 avril 2009

Katanga business


Deux sentiments me trottaient dans l'esprit après avoir vu ce film documentaire: Joie et/ou tristesse.
* Joie: Ce film est la preuve que tout est encore là aux mêmes endroits. Le concentrateur de Kamoto que Mobutu croyait mort fonctionne grâce à son concepteur qui a bien voulu revenir après être parti définitivement quatre fois (!!!). Le terril vieux de cent ans commence à livrer ses secrets. Comme le laboureur le disait si bien à ses enfants: creuser, bêcher, fouiller, triller, séparer, dynamiter et vous trouverez un métal. Je ne sais pas lequel mais vous trouverez.
A Kasumbalesa tu passeras, passage obligé où l'on se base sur des déclarations pour vérifier le tonnage des camions au lieu de les peser tout simplement. Laissant ainsi s'envoler des millions de je ne sais quelle monnaie qui n'est pas perdue pour tous. Mais tout est là et bien là. Ne manque dans cette affaire que la volonté de bien faire les choses.
Une personne essaie de le faire à sa façon, Moïse Katumbi. Un katangais métis d'origine juive. (Si si, cela existe). Sa démarche n'est pas toujours conforme à ce que certains ont appris à l'école, mais cela marche et c'est pour cela qu'il a été élu. Il faudra être très fort pour le battre celui-là si jamais il avait des idées pour 2011. Il se permet de dire: 60 millions de dollars c'est quoi? Moi j'ai beaucoup des réponses pour lui. Foi du fouineur.
Un autre, Georges Forrest. Un personnage à part qui vaut le coup d'œil, que l'on aime ou pas. Ce katangais blanc (Si si, cela existe), profondément attaché à ce coin qui l'a vu naître, voit très clair là où beaucoup voit très flou. Il maitrise l'art de toucher sans se mouiller et on n'a pas encore fini d'attendre parler de lui. En bien ou en mal. Mais il reste l'un des plus gros employeurs de la RDC tous domaines confondus. Et s'il lui prenait l'envie de se porter candidat en 2011? Pourquoi pas après tout il a déjà été à la tête de la Gécamines.
* Tristesse: Ce film est la preuve que l'on peut dormir sur des richesses immenses, énormes, gigantesques, colossales et marcher dessus tout en étant pauvres et archi-méga-malheureux. Tel est le cas de tous ces creuseurs illégaux katangais qui sont devenus pratiquement des esclaves des chinois et autres sur leurs propres terres. Sous les regards complaisants de leurs propres frères qui investis d'une certaine autorité ont bradé des concessions à qui mieux-mieux au point que le gouvernement doit en renégocier certains à ce jour (Si pas tous). Ceci nous rappelle que l'ennemi du congolais reste son frérot congolais surtout politique et militaire. Cela peut-il encore nous étonner?
Une scène cocasse du film: le ministre des mines du Katanga débarque dans une mine de cuivre où tout le personnel est chinois. Une mine qu'il déclare clandestine. Peut-on creuser une carrière à ciel ouvert avec d'énormes machines Caterpillar sans qu'aucune autorité de la province ne soit au courant? Le comble c'est que le responsable chinois de la mine, qui bafouille à peine quelques mots d'anglais, a présenté des papiers d'identité en tant que congolais. On rêve: des chinois katangais (Si si, cela existe maintenant). S'ensuivra l'apparition du chinois Mr Min qui viendra discuter mines avec l'ADG de la Gécamines. Cela ne s'invente pas, mais cela se passe au pays de Simon Kimbangu. Je vous épargne le reste, allez voir le film et vous me direz de quoi il en retourne. Foi du fouineur.
Si Thierry Michel est réglo, il m'enverra quelques métaux qu'il a ramené de là-bas pour motif que j'ai incité les congolais et assimilés à aller voir son film.
Au fait, pourquoi les réalisateurs congolais (Balufu, Ngangura et compagnie) n'ont-ils pas pensé à réaliser un tel documentaire criant de vérité? Manque de moyens, de volonté ou sont-ils simplement découragés de ne pas pouvoir travailler correctement?
@+ sur http://www.rd-congo.info/ dit le fouineur de la RDC

mercredi 8 avril 2009

Quid du sanitaire?


Depuis l'annonce de la maladie du général Mbuza Mabe, une forte mobilisation s'est emparée des congolais, surtout de la Diaspora, en faveur de ce valeureux guerrier dont le pays a encore besoin. D'aucuns l'annonçaient abandonné, d'autres non. Les spéculateurs s'en sont donné à cœur joie comme d'habitude jusqu'à son transfert en Afrique du Sud.
Juste une note: ses copains de l'époque Mobutu sont toujours là dans le cercle du pouvoir. Etumba, Liwanga, Kisempia, Elesse, Kikunda, Kanengele, Kalume, ... (???)
Au delà de la personnalité du général Mbuza Mabe, cette histoire de transfert des malades en Afrique du Sud devrait interpeler le commun des congolais. Souvenez-vous qu'il y a un temps pas si lointain que les africains du Sud venaient se faire soigner dans des bonnes conditions au Zaïre (Ex Congo redevenu Congo entretemps.) Blancs comme noirs.
Aujourd'hui, c'est le mouvement inverse qui est d'actualité. Mais celui-ci, contrairement à l'autre, n'est réservé qu'à certains privilégiés de la RDC. Toute honte bue, les malades congolais nantis partent se faire soigner en Afrique du Sud, c'est à croire que l'hôpital Mama Yemo a déménagé quelque part entre Pretoria et Sun-City. Les moyens dont ils disposent le leur permettent. Sont-ils tous guéris pour autant?
Quid du reste de la population? Ceux qui voient sporadiquement leurs modiques "Mbundi" et ceux qui n'en ont pas du tout?
Que peut faire le malade lambda de Malemba-Nkulu ou de Masina qui n'a pas la chance d'être un musicien connu, de porter un nom connu, d'être général de quelque chose ...? Simplement le passage de la vie à trépas. D'aucuns s'en sortent en appelant au secours la famille installée dans un pays mieux organisé mais tout le monde n'a pas cette chance. Western Union ne fonctionne que pour certains. Et les autres me dire-vous? Ils ont intérêt à prier le créateur de toutes choses pour rester en bonne santé malgré tout, sans quoi ...
Imaginez le nombre des militaires sans noms ronflants qui ont été blessés dans la guerre contre Nkunda et dont personne ne parle, de la population blessée par ses vadrouilles dans la forêt et dont personne ne parle plus.
Au lieu de nous apitoyer sur un seul cas, que cela nous ouvrent plutôt les yeux sur la situation sanitaire du pays de Simon Kimbangu. Y aura-t-il suffisamment d'avions, des visas et des hôpitaux disponibles pour transférer tous les descendants possible de Nzinga Nkuvu en Afrique du Sud en cas d'épidémies?
Il est temps de prendre le taureau sanitaire par les cornes et autre chose ... (Tangu zi mfweni).

@+ sur http://www.rd-congo.info/ dit lefouineur