lundi 8 octobre 2012

Francophonie quand tu nous tiens

Tous les deux ans, l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et les 75 Etats ou gouvernements qui la composent (56 membres et 19 observateurs) tiennent leur sommet. Je ne sais pas pourquoi mais je crois que c’est pour harmoniser la conjugaison et la grammaire de la langue française. Sûrement pas pour régler les problèmes du pays hôte, ni pour valider ses élections, ni pour permettre à son opposition d’exister. A chacun ses problèmes.
Après Dakar 1989, le premier en terre africaine, le sommet prévu en 1991 à Kinshasa fut délocalisé à Paris en raison des pillages de la population par les militaires Faz et du désordre ambiant qui régnait dans le pays. La pression de la France, de la Belgique et du Canada prenant le dessus. Humilié, Mobutu préféra s’y faire représenter par un certain Bukati Bukayi, ministre des Relations extérieures.
Cela fait donc quelques années que le Congo-Zaïre-Congo attend cet événement. A la lumière de ceci, cette rencontre de 2012 est un juste retour des choses pour les 74 millions des congolais qui habitent le pays francophone le plus peuplé de l’univers. N’en déplaise aux politiciens, combattants et combattus réunis. Ceux qui dirigent le pays ne sont que des organisateurs comme l’avait été Abdou Diouf en 1989.
Oyez peuple congolais, François Hollande n’est pas la solution à nos problèmes. Il en a suffisamment chez lui qu’il ne parvient pas à résoudre : Policiers maffieux à Marseille, Arcelor Mittal qui lâche une grosse usine, la grogne chez PSA-Peugeot, hausse des impôts pour renflouer les caisses, Charly-Hebdo qui publie des caricatures sur le prophète, les menaces terroristes, taux de chômage alarmant, faire oublier Sarkozy, les otages au Mali et j’en passe …
A vrai dire, Hollande pouvait se passer de ce sommet qui tombe comme un cheveu dans sa soupe d’où résonnent les noms de Kuthino, Tshisekedi, Tungulu, Chebeya, Banzana, Mokia, Kapend, Diomi et les autres …
L’occasion faisant le larron, il faudrait rajouter une journée à l’événement pour permettre à Abdou Diouf de tenir un séminaire avec comme thème : Comment reconnaître sa défaite aux élections, à tous les niveaux, sans perdre la face (Opposition et pouvoir concernés).
Ceci pourrait nous éviter de nous retrouver avec deux présidents de la république : L’un régnant et l’autre empêché de régner, tous deux déclarés vainqueurs par leurs camps respectifs.
Sans oublier de prévoir une diffusion du film « l’affaire Chebeya ». Une épine.
Au fait, saviez-vous pourquoi le 1er ministre belge ne vient pas ? Simplement parce qu’il donne priorité aux affaires de son pays via les élections communales qui s’y dérouleront et qui y ont une grande importance.
Quid de l'après sommet? L'avenir nous le dira car lui le connaît, foi du fouineur.

@+ sur http://www.rd-congo.info/ dit le fouineur de la RDC

mercredi 3 octobre 2012

Boycottons et boycottez !!!


Trop fort, trop fort, ils sont trop forts !!! Je crois que je finirai fou à force de chercher à comprendre la politique du pays de mbuta Simon. C’est tellement fort que je suis sorti de ma retraite involontaire. Tenez : Ceux qui se veulent membre de l'opposition au « fils de l'autre » (Qui ne veut toujours pas partir !) appellent les congolais à réagir, à internationaliser la crise congolaise en appelant à une solidarité panafricaine, et puis, et puis, …  pour le boycott des produits et des services français. Simplement parce que le Président français François Hollande a décidé de venir assister au sommet de la francophonie à Kinshasa. Le pauvre, il n’aurait plus le droit d’aller là où on le laisse entrer sans visa.
L’idée n’est pas mauvaise en soi, mais quelle pourrait en être l’impact ? Quel mal pourrions-nous, en tant que le commun des congolais, faire à la France des français ? C’est ici que mon âme de guerrier, véritable descendant de Nzinga Nkuvu, se réveille contre ces descendants des gaulois qui se croient tout permis.
Merci de me permettre de réfléchir comme la majorité des congolais moyens (Pour ne pas dire d'en bas) que je suis c.à.d. 99,3 % de la population (Je suis gentil !)  C'est le raisonnement de celui qui attend toujours son mbudi et qui continue d'espérer contre toute espérance tout en étant fonctionnaire, militaire, policier, professeur, cantonnier, pousse-pousseur, chégue, ... Soyez gentil de compléter.
De prime abord, il faudrait vérifier quels sont les produits français utilisés au quotidien par ces 99,3 %  des congolais. Je dois vous avouer ma souffrance cérébrale pour en trouver  que je pourrais personnellement boycotter juste pour le plaisir. Oui, pour le plaisir. C’est une vraie histoire abracadabrantesque (C’est français !) Suivez plutôt ...
Ma vie de tous les jours est ainsi faite :
-Au réveil, je brosse mes dents avec le dentifrice pepsodent (Quand il y en a) de la Marsavco (Margarinerie, Savonnerie et Cosmétique du Congo). Sinon j'ai comme palliatif le nzete ya minu ou le charbon likala qui font aussi bien mais sans le goût de la menthe.
-Au kikoso, je prends mon bain de tous les jours avec le savon monganga et le linyuka, avec comme huile de corps le mafuta ya mbila. Chez moi pas de salle de bain avec de la porcelaine de Limoges. Les cheveux sont traités avec le kisanola ya mbanzi.
-Pour le déjeuner, si le délestage de la faim le permet, le pain vient de la maman qui vend au coin avec le mwamba nguba fait maison. Durant les beaux-jours, Blue band intervient efficacement. Je vous épargne l'intervention de l'avocat et du nguba bakalinga.
-A midi, mon fufu vient du Bandundu avec l'odeur du manioc perceptible à des km à la ronde. Matembele bangi, bilolo, ngai-ngai, mpondu, biteku-teku, wangila, misili, fumbwa et autres (Qui sont mes légumes préférés) ne sont pas plantés en Auvergne mais certains na sima ya ndaku. Le thomson (Arme fatale) est garanti par Damseaux, un belge que Mwenze Kongolo voulait chasser en 2001. Quel risque!
-Le soir, je suis gentil d’y penser, on achète du poto-poto et des mikaté chez la mama ndingari de l’autre coin. Nzombo le soir est toujours là pour libérer les captifs de la faim.
De temps en temps pour manger Bio, nous mangeons des bonobos. Les mboto, mpoka, mongusu, mabundu, capitaine, koba, ngolo, etc (Bien que provenant de Ebale ya Zaïre ebanda na Shaba) sont devenus hors de prix pour le commun des congolais.
-Mes fournisseurs de détente sont: Bana ya nguba, bana ya makasu, bana ya sé-nglasse (Pas glace!) A la place du Bordeau nouveau (Vin à appellation contrôlée),  je me contente du mayi ya Regideso, tshibuku, tshamba, lotoko, lungwila, sese, ngbako et consorts. (Appellations confirmées.)
-Coté mombafu telema mbote, la galerie Mongo a fait faillite. Nous nous vêtons Guan Zhong (Made in China) qui ne durent pas longtemps. Même à Gambela.
-Pour les divers : J’ai accès, de temps en temps, à la vrai bière selon les pubs des brasseurs de Werra, Wazekwa  ou Koffi. Mais pas de Johnny Halliday à la Fikin.
Fatigué de chercher, je me suis dit que c’est compliqué de faire la politique qui se dit être une manière d'agir avec autrui habile, judicieuse, diplomate et calculée. Comment pourrais-je boycotter ce qui est inaccessible pour moi?
Combien des congolais consomment la vache qui rit ? Juste pour rigoler …
Eurêka : J’ai décidé de boycotter Air-France. De toute façon, ils ne savent pas que je n’ai pas d’argent pour payer le billet d’avion ni de visa d’ailleurs. Mais il ne faut pas le répéter, boycottons et boycottez !
(Les appellations d’origines confirmées sont intraduisibles, c’est pour cela qu’elles sont usitées comme telles dans le texte.)

@+ sur www.rd-congo.info dit le fouineur de la RDC